Prochaine commission réparation le 12/03/2025 - Pour recevoir la newsletter, inscrivez-vous par mail à commissionnationaleharkis@pm.gouv.fr

Sources vidéographiques transmises par les associations et la communauté

Ces sources vidéographiques sont transmises par les associations et la communauté.

Au plus près du terrain et présents depuis de nombreuses années, les associations transmettent parfois des liens vidéographiques à la CNIH.

Ces vidéos présentent des films, documentaires ou témoignages relatifs aux lieux et aux conditions de vie des Harkis et de leurs familles.

L'histoire du camp Harki du Vigeant dans la Vienne

A partir de 1962, le département de la VIenne a accueilli des milliers de harkis fuyant l'Algérie.
Il existait un camp de transit dans le sud du département de la Vienne, il se situait à 4 kilomètres du bourg du Vigeant.

Son histoire avec le reportage (3'41") de Sandrine Leclere et Laurent Gautier du 19 mars 2013 pour France 3 Poitou-Charentes

L'histoire du camp harki du Vigeant dans la Vienne

Youtube - L'histoire du camp harki du Vigeant dans la Vienne

C'est un camp oublié de l'histoire.

Une quarantaine de baraques réparties sur 150 hectares à quatre kilomètres du bourg du
Vigeant. Entre 1962 et 1964, des centaines de familles venues d’Algérie ont vécu ici. Cinquante et un ans après tous les bâtiments sont encore debout

Fatima Besnaci-Lancou la présidente de l'association harkis et droits de l'homme découvre l'endroit pour la première fois :
FBL « Ho, je suis, mais absolument, je suis bouleversée de voir ça parce que j'imagine ces gens arriver comme ça après une fin de guerre. Des gens qui ont été poursuivis dont certains avaient des membres de leur famille tués et d'arriver là, d'être mis à l'écart de la population, et en fait être au milieu de nulle part. »

Fatima va à la rencontre de quelques témoins de l'époque. La plupart ont travaillé dans ce camp.

FBL « Moi, j'ai vécu pendant quinze ans dans les camps et croyez-moi, je pense que je pensais être aguerri de tout ça, mais à chaque fois que j'en vois un, je suis complètement bouleversée. »

H1 « Tous les logements avaient un poêle et une cuisinière à bois, à bois et à charbon et on les fournissait en charbon et en bois. Toutes les semaines, il était alimenté, gratuitement hein, c'était donné quoi ! »

Voici les seules images de ce camp ont tourné en 1963 le Vigeant-Larry était l'un des six camps de transit des harkis à la fin de la guerre d’Algérie, il devient un centre professionnel de formation dans le bâtiment il a accueilli au plus fort de son influence un millier de personnes dont près de la moitié étaient des enfants

H2 « C'est pas du tout un camp fait pour être un camp définitif donc on va avoir beaucoup de mouvement certains vont rester trois mois quatre mois et vont pouvoir partir parce qu'ils ont trouvé un logement. Enfin plutôt excusez moi, ils ont trouvé un emploi puisque avec l'emploi devait aller le logement ceux qui n'avait pas de formation ceux-là vont rester en moyenne 15. 16 voire 18 mois. »

Il reste quelques photos de ce passé. À l'époque, le camp était dirigé par des militaires et il y avait même une école pour apprendre le français.

H1 « C'était qu'un cours préparatoire pour ceux qu'avaient 3 ans jusqu'à 14 ans. »

H3 « 35, 40 par classe, autant on pouvait loger de table et puis de chaises. »

Durant nos recherches, aucune famille ayant vécu au Vigeant n'a souhaité témoigner. Pas envie de remuer un passé encore douloureux. Seule trace visible de ce passage le petit cimetière situé à l'écart du camp six tombes presque anonymes.

H1 « La première, c'était une grand-mère de l'âge, j'me souviens pas, l'était assez âgée, quoi. Ah ouais, l'était très âgée. Puis après, c'était une petite gamine, de j'men rappelle plus, de 5, 6 ans, quelque chose comme ça et puis après des personnes âgées quand même qui ont suivi quoi. »

FBL« C'est, ce lieu résume à lui tout seul en fait l'abandon des harkis. »

Abandon et aujourd'hui disparition de cette trace de l'histoire méconnue. Le département de la Vienne a décidé de raser ce camp.

Mairie « Nous, la commune, on demande instamment donc, que ces travaux soient fait le plus vite possible. Parce que pour nous, comme je dis et redis à chaque fois que la question est posée, pour moi, c'est une verrue et cette verrue, je veux qu'elle disparaisse. Dans trois mois, il ne restera rien de ces baraques. »

Seul le petit cimetière témoignera du passage de ces familles de harkis dans la vienne.

Harkis, devoir de mémoire, travail d'histoire : le camp de Gevrey-Chambertin

François Benredjem, Président de l'Association Défense et Avenir des Harkis (A.D.A.H.) et la Licra ont organisé à Dijon, en septembre 2010, une exposition et une série de rencontres visant à promouvoir la reconnaissance de l'histoire des Harkis.

Dans ce reportage (1'53") de la L.I.C.R.A. du 25 septembre 2010, François Benredjem redécouvre le camp de Harki où il a vécu à Gevrey-Chambertin.

Harkis, devoir de mémoire, travail d'histoire

Youtube - Harkis, devoir de mémoire, travail d'histoire

Après l'avoir longtemps cherché, François Benredjem a redécouvert le camp de Harki où il a vécu à Gevrey-Chambertin, après la guerre d'Algérie.

FB « Quand je reviens ici, c'est plein d'émotion parce que je revois mon enfance. Je suis arrivé moi, j'étais assez jeune, ici avec plusieurs frères et sœurs, et dans ce camp, j'ai souvenir d'avoir habité dans une des, dans un de ces appartements, ces baraques, environ 5 ans. »

Les pères travaillaient pour la plupart à la gare de triage de Gevrey. Il n'y avait pas de discipline militaire comme dans les camps du sud de la France, mais les conditions de vie étaient rudes.

FB « Nous étions entassés ici parce que des familles, souvent nombreuses, avec des appartements avec une très mauvaise isolation. Je vous laisse imaginer l'intimité des gens. Là, on entendait, on entendait les familles de par et d'autres des colonnes. »

Les baraquements sont voués aujourd'hui à la démolition pour un projet immobilier ce que déplore François Benredjem. L'exposition que ce fils de Harki a montée avec la Licra évoque les cinq camps qui existaient en Bourgogne dont l'un d'eux celui d'Is-sur-Tille a déjà disparu. Responsable d'une association, il milite en faveur de sa communauté et revendique un devoir de mémoire.

FB « La question des Harkis, c'est la question d'une communauté, française, qui souffre encore aujourd'hui, 48 ans après cette guerre, qui encore les stigmates et les souffrances de cette guerre qui les perpétue à travers les traumatismes qui sont aussi transmis aux enfants et aux petits-enfants. »

Longtemps sujet tabou, les massacres subis par les Harkis en Algérie et les conditions de leur arrivée en France font maintenant l'objet de documentaires et d'études de la part des historiens français. Cette exposition se veut une contribution à une lecture dépassionnée de cette page d'histoire.